Contexte : Voici le 5ème et dernier épisode de notre série ultra-prospective Ma vie en 2050 ! Il est consacré à la santé.
Mise en garde : Toutes les situations présentées sont hypothétiques et imaginées par notre équipe. Bien qu’elles soient fondées sur des projets réels – présentés à la fin de l’article dans la rubrique « Signaux faibles » – elles ne sont en aucun cas un miroir exact de la vie en 2050.
Objectif : Notre série a pour vocation de susciter des interrogations et d’ouvrir la réflexion à notre vie future… Les insights présents en dernière partie nous montrent bien qu’il s’agit d’un futur proche !
Plus personnalisée, plus augmentée et avant tout plus prévoyante et préventive, la santé a bien changé depuis les années 2010-2020 !
La santé a aujourd’hui deux responsabilités principales : améliorer le fonctionnement de l’être humain (meilleures performances physiques, intellectuelles, etc.) d’une part, et le protéger contre les différentes pathologies possibles d’autre part –que ce soit de façon préventive ou curative. Ces deux responsabilités ont pour objectif de prolonger la vie humaine, et ce confortablement.
« L’espérance de vie croît d’année en année grâce au développement de la science. Elle est aujourd’hui de 250 ans, mais elle n’est pas prête de s’arrêter là… Nous sommes en route vers le transhumanisme ! Et je vous laisse imaginer l’ambiance des fêtes familiales quand nous réunissons les 7 générations vivantes, non cryogénisées ! » Maxime, 35 ans
Première responsabilité de la santé : améliorer la vie de l’être humain, « augmenter » l’être humain.
La santé au-delà de la médecine
La santé est un secteur très large, qui va bien au-delà de la simple « médecine ». En effet, elle gère aussi l’amélioration de nos conditions de vie : alimentation bien-être et plaisir plus équilibrée, air respiré plus pur etc. grâce aux scientifiques qui développent de nouvelles technologies nous rendant la vie plus « saine ».
Nous sommes des cyborgs
De nos jours, chaque être est en réalité à 90% humain au maximum puisque nous sommes tous augmentés. Chaque personne possède un bot cérébral (petit robot inséré dans notre cerveau) et nous avons des micro-robots qui circulent partout dans notre corps ! Des implants nous permettent aussi d’avoir plus que les 5 sens dits « naturels ». Nous avons actuellement 17 sens, dont le sens de l’orientation, la capacité à sentir les ondes magnétiques, à détecter les températures, à voir les rayons invisibles, à percevoir les ultra-sons… Le sens empathique nous permet de ressentir plus intensément les émotions des personnes que nous avons en face de nous. Bref, notre corps est beaucoup plus réceptif à tout ce qui nous entoure par rapport aux années 2020 ! Tout ceci est dû au développement des biotechnologies, qui sont au cœur de la santé.
« J’ai vu dans les archives de 2010-2020 que les gens devaient utiliser des appareils pour savoir où se trouvait la Tour Eiffel par rapport à eux… C’est tellement intuitif aujourd’hui que ça me parait impensable de devoir utiliser une machine pour se repérer dans l’espace ! » Léa, 7 ans
La fin du handicap ?
La santé a augmenté les êtres humains pour une vie plus facile, mais elle a aussi comblé les écarts naturels en gommant les inégalités physiques. Elle a donc amélioré le quotidien de toutes les personnes puisque celles qui avaient un déficit quelconque ne l’ont plus : les aveugles voient désormais, les sourds entendent, les paralysés courent, etc. Il en est de même pour les maladies mentales qui sont toutes soignées. En somme, les handicaps ne sont plus handicapants au quotidien. Le confort de vie est le même pour tous les humains.
« Ma femme Sophie est née sans jambes, mais personne ne peut s’en douter en la voyant. Elle pratique le saut à la perche sans soucis, elle fait d’ailleurs partie des meilleures athlètes de son club ! » Maxime, 35 ans
Deuxième responsabilité de la santé : diminuer les souffrances.
Big data : Une santé préventive et intégrée
Via une multitude de capteurs, qui vont de l’intérieur de notre corps à notre environnement le plus large. En effet, nous sommes dotés de capteurs internes (micro-bots circulant dans nos corps), sur nos corps (peau connectée et wearables). De nombreux capteurs sont aussi présents à l’extérieur via les objets connectés que nous utilisons au quotidien (toilettes connectées, mais aussi jeux vidéos…). Nous n’avons plus besoin de nous rendre dans des centres médicaux ou des laboratoires d’analyse puisque tout est évalué en continu sans même que nous y pensions. La médecine préventive est totalement passive. Par ailleurs, des données générales sur l’environnement sont récoltées dans l’espace collectif (grâce aux smart dusts notamment – cf épisode #3 Paris en 2050). Elles permettent notamment de détecter les virus circulant dans l’air, les vagues de froid ou de chaleur pour adapter la température des lieux en conséquence, etc.
Par communication entre tous les objets qui nous entourent, par l’intermédiaire de nos bots cérébraux et de Digidoc (l’intelligence artificielle de santé universelle), la prévention se fait sur-mesure, majoritairement par notre alimentation sans même que nous nous en rendions compte : nos plats contiennent la dose médicamenteuse de tout ce qu’il faut pour nous maintenir en bonne santé et prévenir les maladies etc.
« Pour le déjeuner, nous avons commandé un repas au chef Major, qui sera livré par drone d’ici quelques minutes. Je sais que mon plat comprendra tous les compléments alimentaires dont j’ai personnellement besoin. Mon bot cérébral Mini-Moi a informé Major au préalable de tout ce qui est nécessaire pour lutter contre les épidémies anticipées en fonction de mon patrimoine génétique et de mon carnet de santé digitalisé… Pourtant, je n’ai rien demandé : tout est fait automatiquement. » Maxime, 35 ans
Si on veut avoir des infos sur notre santé, les traitements qui ont été pris etc., c’est très simple ! Il suffit de le demander à nos bots cérébraux, tout bonnement.
Plus minoritairement, une santé curative
Nous avons vu que la santé est à 90% préventive de nos jours. Cependant, il reste des cas pour lesquels la santé doit avoir un rôle curatif : pour le traitement de maladies et dans le cas d’accidents imprévisibles devenus très rares, heureusement.
Concrètement, comment on améliore ou soigne les humains ?
Il existe deux manières distinctes de soigner ou d’augmenter un humain. La première est la réparation. Elle passe principalement par la modification génétique*. Les progrès scientifiques nous permettent de couper ou remplacer très facilement des parties de l’ADN d’un humain, réglant ainsi les déficiences qu’il/elle pouvait avoir. Le traitement curatif par ondes et stimulations magnétiques est aussi utilisé. On envoie alors un programme aux micro-robots qui circulent dans le cerveau pour leur demander d’activer certaines zones ou d’encourager la formation de synapses (connexions neuronales).
* cf Insight #1 : CRISPR, une technologie pour couper facilement une partie du gène humain – Test de l’Université de Sichuan
La seconde manière de soigner des personnes est de prendre le problème à l’envers et de fonctionner par ajout. Au lieu de chercher à réparer un organe dysfonctionnel, on va en poser un nouveau qui le remplacera progressivement. Ce nouvel organe peut être vivant ou artificiel (prothèse). L’impression 3D d’organes est très utilisée puisqu’elle est faite à partir de cellules cultivées à partir de nos propres cellules vivantes. On fonctionne aussi par injection. On injecte dans le corps du patient tout le matériel qui va permettre à l’organisme de recréer un nouvel organe, vaisseau sanguin, os, cartilage, etc.* Tous ajouts de modules ou d’implants robotisés font également partie de cette catégorie.
* cf Insight #2 : De nouveaux vaisseaux sanguins créés par injection de gel – projet de Aaron Baker (University of Texas)
Pour aller plus loin… la fin de la mort !
Prolonger l’espérance de vie à l’infini, ce n’est plus vraiment de la fiction ! Les centres de cryogénie se multiplient. Nous ne pouvons pas encore les ressusciter tous les cadavres congelés, mais les résultats concluants effectués sur des robots tests laissent espérer que dans quelques années la technologie soit suffisamment développée pour pouvoir réveiller toutes les personnes cryogénisées… Ce serait alors réellement la mort de la mort !
Une médecine plus simple dans la pratique.
La robotique a beaucoup fait évoluer les pratiques médicales et une grande partie des tâches sont effectuées par des robots, ayant un taux d’échec nul. En revanche, ils sont souvent assistés par des humains qui les guident en termes de stratégie.
Sur le billard… des mini-robots-chirurgiens en kits, qui interviennent à l’intérieur du corps du patient
Les chirurgiens humains manipulent les hologrammes des organes du patient. Ils sont donc libres de tout mouvement puisque l’organe digital est sorti de son contexte. Les mouvements des chirurgiens humains sont ensuite reproduits par des robots-chirurgiens (il serait trop imprudent de laisser un humain manipuler un corps vivant !). Ces robots et les outils chirurgicaux se montent sur place, dans l’organisme. Chaque partie est préalablement ingérée par le patient ; elle se déploie ensuite dans le corps*. Une fois leur mission accomplie, les robots se désintègrent dans le corps du patient**. Grâce à ces progrès, les patients se remettent rapidement des opérations. D’un point de vue esthétique aussi c’est très pratique : il est loin le temps des cicatrices disgracieuses!
* cf Insight #3 : Des micro-robots ingérables – projet du MIT
** cf Insight #4 : Des capteurs qui se dissolvent au bout de quelques semaines – projet de l’université de l’Illinois
Les études de médecine, un vrai plaisir !
Pour devenir professionnel de la santé, c’est bien plus simple qu’il y a 35 ans ! L’encyclopédie médicale est uploadée directement sur les cerveaux des étudiants (via un accès au cloud : ne vous inquiétez pas pour la capacité de stockage ), donc plus besoin de l’apprendre. Ensuite, des UEC pratiques (cf épisode #4 L’éducation en 2050) mettent les élèves en conditions réelles via la réalité virtuelle et grâce à des hologrammes tactiles intelligents qui réagissent comme de vrais patients* (saignent, crient, meurent, le cas échéant. #ôJoie). Ces modules d’enseignement sont donc beaucoup plus pratiques que théoriques !
Les innovations en termes d’amélioration de l’humain sont très souvent biomimétiques (inspirées de la nature). Les médecins chercheurs complètent donc leur activité professionnelle par des formations en zoologie et biologie principalement, et ce tout au long de leur carrière. Ils font aussi partie de travaux interdisciplinaires et travaillent main dans la main avec des ingénieurs et des développeurs pour imaginer de nouvelles technologies améliorant la vie des humains.
* cf Insight #5 : Des patients artificiels pour les études pratiques de médecine – projet du SynDaver Lab
En bref, une santé sur-mesure, long-terme, invisible et prévoyante.
Ainsi, la santé d’aujourd’hui (2050) est intelligente et globalisée. Elle est très majoritairement préventive grâce à Digibot – l’intelligence artificielle de santé universelle, qui traite le big data. Dans le cas curatif, la robotisation et la réalité virtuelle permettent des opérations zéro échec. La santé a pour grande mission d’améliorer la qualité de vie des humains. Les implants et progrès génétiques nous ont permis de devenir des êtres augmentés de nouveaux sens et de nouvelles capacités. Grâce à la santé, humains et robots vivent en totale symbiose. Enfin, la santé nous permet de vivre aujourd’hui 250 ans, mais plus pour très longtemps… nous parlons déjà d’immortalité !
Les questions que ce futur pose :
Si Digibot se fait hacker, que se passera-t-il ?
Si les humains deviennent effectivement immortels, comment éviter la surpopulation de la Terre ? Bien que les autres planètes puissent être des territoires à conquérir, il est encore difficile d’aller y vivre !
En outre, si les humains deviennent immortels, l’humanité pourra-t-elle se passer de nouvelles générations ? Quelles en seraient les conséquences ? Comment alors apporter du « sang neuf », de l’innovation ?
Qu’est-ce qui nous a fait imaginer ce futur de la santé ? Signaux faibles : exemples et projets en cours
Insight #1 : CRISPR, une technologie pour couper facilement une partie du gène humain – Test de l’Université de Sichuan
Les scientifiques chinois vont être les premiers à tester la technologie CRISPR sur un humain en août. Ils ont reçu le feu vert de la communauté scientifique le 6 juillet. Cette technologie permet de découper une partie de l’ADN en utilisant la technique d’édition de gène CRISPR-Cas9. La modification génétique des humains, c’est vraiment pour demain !!
Insight #2 : De nouveaux vaisseaux sanguins créés par injection de gel – projet de Aaron Baker (University of Texas)
L’équipe d’Aaron Baker a réussi à pallier le problème des artères bouchées en créant de nouveaux vaisseaux sanguins ! Le principe ? Injecter du gel qui contient tout le matériel permettant à notre organisme d’en fabriquer de nouveaux. Des résultats concluants ont été observés sur des souris !
Insight #3 : Des micro-robots ingérables – projet du MIT
Les chercheurs du MIT ont mis au point un “robot origami”. Ce micro-robot mesure seulement 1 cm de longueur une fois plié. Il peut donc être ingéré comme tout médicament. Il se déploie ensuite dans le corps du patient pour pouvoir y naviguer grâce à un ingénieux système de contrôle magnétique.
Insight #4 : Des capteurs qui se dissolvent au bout de quelques semaines – projet de l’université de l’Illinois
Une fois que nous aurons ingérés nos micro-robots chirurgiens, comment s’en débarrasser ? La dissolution peut être la solution ! Ces chercheurs ont mis au point ce capteur plus petit qu’un grain de riz qui pourrait, après un acte chirurgical, mesurer la pression intracrânienne et la température avant de se dissoudre, évitant ainsi le recours à une seconde intervention pour le retirer.
Insight #5 : Des patients artificiels pour les études pratiques de médecine – projet du SynDaver Lab
Le SynDaver Lab – un laboratoire de biotechnologie américain qui produit des tissus et membres humains synthétiques – a mis au point un chien artificiel à destination des futurs vétérinaires, qui peut respirer, saigner et mourir ! Un bon moyen de s’exercer dans des conditions réelles… et sas risque à la clef.